1ères rencontres nationales des acteurs de l’habitat inclusif – « Vers une nouvelle culture de l’habitat  ? »

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Cinq acteurs de l’habitat inclusif : l’Afev, Cohabilis, Habitat participatif France, Réseau HAPA, SOLIHA et Unafo, ont organisé le mercredi 5 avril, les 1ères rencontres nationales des acteurs de l’habitat inclusif, sous la forme d’un webinaire retransmis en direct.

Le thème de cette première rencontre : « Vers une nouvelle culture de l’habitat  ? »

Une dynamique interassociative riche d’enseignements, avec le témoignage de SOLIHA Aveyron concernant un projet d’habitat inclusif ciblant des jeunes en situation de handicap.

Encadré par la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové, dit ALUR, permet à des groupes de personnes de gérer, de penser leur habitat collectivement. Depuis 2014, ont émergé de nombreux projets d’habitat partagé sur le territoire français, aujourd’hui, on en recense environ 900 contre 576 en 2018 soit environ 9 000 logements.

 

Concernant les 5 acteurs :

COHABILIS

Le réseau COHABILIS regroupe près de 40 structures de l’ESS ou publiques qui mettent en œuvre, sur le terrain, des solutions d’habitat partagé, très majoritairement centré sur la solidarité intergénérationnelle, comme la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Elle permet de mettre en contact une personne de 60 ans et plus avec un adulte de moins 30 ans, pour cohabiter et s’entraider.

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L’AFEV

L’AFEV crée du lien entre campus et quartiers en développant des projets solidaires tels que les KAPS (Kolocation A Projet Solidaire), permettant à des jeunes de moins de 30 ans de vivre dans une colocation à loyer modéré au cœur d’un quartier populaire. Le mentorat destiné aux enfants et jeunes en difficulté fait aussi partie du parcours d’engagement Afev des colocataires solidaires dans leur quartier.

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Le Mouvement SOLIHA

Ce sont 26 projets conduits par les associations SOLIHA qui proposent aux personnes âgées et handicapées un parcours résidentiel qui se veut évolutif passant d’une logique « d’un chez-soi à domicile à un chez-soi collectif », privilégiant des réalisations regroupant de 10 à 20 logements, aussi bien en milieu urbain que rural. Lors de cet évènement sont intervenus Eric MALEVERGNE, responsable de Pôle fédéral qui a présenté le positionnement du Mouvement dans ce domaine et Nathalie GUERCHOUX, directrice de SOLIHA Aveyron, qui a mis en avant un projet d’habitat inclusif monté en direction des personnes handicapées.

 

L’HAPA

Réseau de l’habitat partagé et accompagné – Habitat Participatif
L’objectif de l’HAPA est de contribuer au développement national des formes d’habitat partagé et accompagné pour que toute personne vulnérable puisse choisir librement un « chez soi », proche de son bassin de vie et pleinement intégré à la vie de la Cité, par le biais d’une coopération d’acteurs solidaires au sein d’un réseau.

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L’UNAFO

L’Union professionnelle du logement accompagné anime, professionnalise et structure son réseau autour de valeur de solidarité et d’accès au droit. Il regroupe 125 adhérents qui gèrent plus de 1 400 établissements et 135 000 logements, dont des logement-foyers. Ces logements sont des établissements destinés au logement collectif à titre de résidence principale de personnes dans des immeubles comportant à la fois des locaux privatifs et des locaux communs affectés à la vie collective.

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« Vers une nouvelle culture de l’habitat  ? » 
Table ronde : « Des bénéficiaires ayant opté pour le un mode d’habitat alternatif »

Cette première table ronde avait pour objet d’approfondir la connaissance des besoins des personnes intéressées à vivre en habitat partagé et des solutions proposées et de faire témoigner des résidents.
Deux colocataires en cohabitation intergénérationnelle solidaire avec le Pari Solidaire (porté par le Groupe SOS) ont témoigné de leur expérience de vie en habitat partagé.

  • Pour le jeune : la cohabitation lui a offert la possibilité d’habiter dans un cadre de vie plus agréable que ce qu’elle se serait vu proposer au vu de ses ressources et de développer des projets personnels grâce à l’argent économisé sur le loyer.
  • Pour le senior : la cohabitation lui a permis de combler sa solitude et de vivre au sein d’un cadre plus sécurisé.
  • A voir aussi : https://www.leparisolidaire.fr/

Nous avons aussi pu rencontrer une jeune locataire d’une KAPS, ce modèle d’habitat lui a permis de se loger malgré son budget étudiant et de mener à bien ses études. Quant au bénévolat, il lui a permis de mieux s’inscrire dans son environnement local et d’y découvrir la flore associative.

Nathalie GERCHOUX, directrice de SOLIHA Aveyron, nous a présenté un projet d’habitat inclusif construit par l’association : une résidence pour jeunes atteints d’autisme composé de 7 logements privés (chambre avec salle de bain privative) et parties communes polyvalentes. Ce projet a été construit en ligne avec les parentes de ces enfants qui se sont regroupés sous la forme d’une association  afin d’être le plus proche possible des aspirations et besoins d’autonomie de leurs enfants.

 

« Vers une nouvelle culture de l’habitat  ? » 
Table ronde : « Quelle place pour la norme dans une culture de l’habitat partagé ? »

Prôner un nouveau mode d’habiter, c’est se questionner sur les régulations qui s’appliquent à l’habitat partagé, ses limites et ses possibilités d’amélioration. Lors de la deuxième table ronde, nous avons abordé plusieurs axes de réflexion en ce sens.

Le caractère innovant de ces modes d’habitats, entre privé et collective, déroge aux normes de l’habitat traditionnel. Par exemple, les parties communes d’un habitat partagé ne sont pas éligibles au dispositif ANAH. Pour répondre à cette problématique, il est nécessaire que les politiques publiques facilitent l’accès à ces modèles d’habitats, en faisant bouger les lignes.

Le Contrat de Cohabitation Intergénérationnelle Solidaire (CCIS), instauré par la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique, dit ELAN permet aux seniors de plus de 60 ans, propriétaire ou locataire, de louer ou de sous-louer à des jeunes de moins de 30 ans, une partie de leurs logements contre une « contrepartie modeste ». Par ailleurs, le cadre de cette loi n’étant pas assez défini, plusieurs dérives ont été observées depuis que celle-ci est en vigueur, notamment par sa singularité. En effet, n’étant pas un bail locatif classique, il n’est pas soumis à la loi sur les rapports locatifs et interdit au propriétaire de refuser la sous-location dans le cadre d’un CCIS.

De plus, la loi ELAN a aussi influé sur le secteur de la construction et met en exergue la notion « d’habitat évolutif ». Cependant, cette nouvelle forme d’habitat n’est pas conçue en relation avec les utilisateurs. Une des pistes, évoquées par Valérie FLICOTEAUX – MELLING, Vice-présidente du Conseil nationale de l’ordre des architectes, serait d’inclure des tiers de confiance au financement et donc de faire bénéficier d’une voie les utilisateurs lors de la conception.
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Une première édition de l’habitat inclusif réussie

Au final, ce sont 700 visiteurs qui ont assisté au webinaire dont 300 connectés en simultané, par ailleurs sur 60 votants 95% d’entre eux nous ont confiés avoir appréciés ce format ! Si vous n’avez pas pu assister aux rencontres, un replay est disponible.

Cet événement a été riche d’expériences et de réflexions pouvant amener à diversifier les réponses à donner aux habitants des territoires où ils interviennent. Les acteurs de l’habitat inclusif souhaitent poursuivre sur cette lancée afin de promouvoir les projets de ce type qui s’inscrivent durablement dans les territoires où ils s’élaborent.

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