3 questions à Dominique Versini, 25 ans après avoir lancé le plan de développement des Pensions de famille

3 questions sur les Pensions de famille, 25 ans après le premier plan pour les développer

Dominique Versini, vous êtes à l’origine du développement des pensions de famille. Près de 25 ans plus tard, la 5e Semaine nationale des pensions de famille est en cours. Pourquoi ces pensions de famille, hier comme aujourd’hui ?

Les pensions de famille, c’était un concept élaboré par Xavier Emmanuelli, pour permettre à des personnes très désocialisées qui avaient du mal à accéder à un logement classique, qui implique toute une organisation qu’ils ne sont plus en mesure de suivre, de trouver un habitat adapté. Il s’agissait de structures de 20 places au maximum, avec un accueillant-hôte de pension pour participer à la vie de la pension de famille, chacun sa chambre.

Le premier plan prévoyait 5 000 places de pensions de famille, initialement appelées maison relais. Le principe, c’est un maitre de maison, les gens ont la possibilité de cuisiner ou de préparer des repas en commun, ou d’avoir des activités, avec des bénévoles et/ou le voisinage. Ce concept est super, et s’est bien développé, d’autant plus qu’il est sans limite de durée, à contrario de l’hébergement notamment d’urgence. « Pour un temps ou pour longtemps » et cela dépend de la personne.

Est-ce que les constats qui ont décidé dès leur création il y a 25 ans, ont changé ?

Non, les pensions de famille sont toujours nécessaires et utiles, axées sur des personnes qui ne s’inséreront pas dans le monde du travail et du logement classique. Si le Samusocial aujourd’hui est confronté à un nouveau public, les pensions de famille ont toujours leur utilité pour des personnes en grande désocialisation. On le voit grâce aux Nuits de la solidarité, notamment pour les femmes à la rue dont le nombre augmente.

Vous êtes toujours élue de la Ville de Paris, adjointe à la maire de Paris, chargé de la protection de l’enfance. Concernant ces pensions de famille, avez-vous un message à faire passer aux élus locaux ?

La pension de famille, c’est un lieu de dignité et d’insertion, cela permet à des personnes qui ne pourraient pas sortir de la rue, de se réinsérer socialement en étant à la fois indépendantes mais dans du collectif. Le développement des pensions de famille va dans le sens de la réduction du nombre des personnes à la rue de manière durable. La Ville de Paris a souhaité qu’il y ait au moins une pensions de famille par arrondissement, et entre 2020 et 2023 la ville de Paris a ouvert neuf structures. L’intégration dans le quartier se fait sans problème.

Le Mouvement SOLIHA, engagé dans la Semaine nationale des Pensions de famille

De Dunkerque à Bayonne, de Marseille à Pointe-à-Pitre, de Cayenne à Gap, nos hôtes de pensions, les travailleurs sociaux impliqués et les habitants vous souhaitent une joyeuse semaine des pensions de famille. Avec nos partenaire (Unafo, Fapil, Habitat et Humanisme, Fondation pour le logement des défavorisés, Union Sociale pour l’Habitat), sous l’égide et avec le soutien de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), nous coorganisons cette cinquième semaine de pensions de famille pour :

• Montrer par l’exemple : les pensions sont une solution durable au sans-abrisme ;
• Convaincre les élus et les populations : ce dispositif s’intègre parfaitement dans l’environnement local ;
• Faire la fête ! et remercier les habitants et les équipes de leur conviction.

SOLIHA et les pensions de famille c’est une longue histoire, aujourd’hui, le Mouvement compte 37 pensions de famille et résidences accueil. Les plus de 400 événements, dont plusieurs organisés par des associations du Mouvement SOLIHA, vous attendent sur : pensionsdefamille.org