#NousSommesSOLIHA – Gaëlle Barbier, Ergothérapeute

En quoi consiste votre métier ?

L’ergothérapie est un métier paramédical. Il peut intervenir à la fois dans le domaine rééducatif comme réadaptatif pour toute personne, à toute âge, présentant des difficultés dans la vie quotidienne d’ordre physique ou psychique.

L’objectif premier est de favoriser l’autonomie, et d’améliorer celle-ci par des compensations. Les ergothérapeutes interviennent le plus souvent dans des structures médico-sociales : à l’hôpital ou en centres de rééducation. Pour moi, c’est désormais avec SOLIHA Grand Paris, que j’interviens directement au domicile de la personne pour favoriser son maintien dans l’habitat.

Ma mission, c’est d’accompagner des personnes âgées ou en situation de handicap pour leurs permettre de rester chez elles, le plus longtemps possible, dans un logement confortable, adapté et sécurisé. C’est donc apporter des solutions d’aménagement et d’adaptation pour leurs logements existants.

Concrètement, je fais le lien entre le bénéficiaire, les partenaires et mes collègues. Autonome dans mes missions, j’organise en moyenne 5 à 6 visites par semaine pour aller au domicile des personnes. Que ce soit pour des visites avant ou après travaux. Mais mon premier contact se fait par téléphone en amont de chaque visite pour poser les premières questions, comprendre les enjeux et prendre rendez-vous. Ce premier contact peut se faire directement avec le bénéficiaire mais aussi avec un « aidant* » ou un partenaire, comme un bailleur par exemple. J’interviens principalement pour des adaptations de salle de bain et de WC.

Une fois la visite réalisée, je partage un compte rendu avec mes préconisations, une liste de travaux ainsi qu’une liste d’artisans de confiance. Ensuite le bénéficiaire choisi le devis et l’artisan qui lui convient. Je transmets ensuite le dossier à mon collègue, un conseiller habitat, qui va aider la personne à monter son dossier auprès de différents financeurs afin que le reste à charge pour le bénéficiaire soit le moins élevé possible. L’accompagnement à la mobilisation d’aides financières est un élément clé pour le projet.

La prévention des chutes est également un axe fort de mon métier. Pour cela, je suis présente sur des salons des seniors et j’anime des « ateliers bien chez soi ». Créés en 2012 à l’initiative de SOLIHA et du PRIF*, ces ateliers ont pour objectifs principaux :

• De sensibiliser les personnes retraitées aux problématiques de l’adaptation et de l’amélioration du logement ;
• De présenter aux personnes retraitées les acteurs professionnels et les dispositifs d’aides existants ;
• D’apporter des conseils pour bien vivre chez soi.

*Un aidant ou aidant familial est une personne qui apporte régulièrement son soutien à titre non professionnel à une personne dépendante de son entourage, pour effectuer les actes de la vie quotidienne.

*La Prévention Retraite Ile-de-France (PRIF) est un groupement de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS)regroupant les trois principaux régimes de retraite intervenant en Ile de France : L’Assurance Retraite (CNAV), La Mutualité Sociale Agricole (MSA) et Les Caisses des Indépendants (SSI)

En quoi votre métier est primordial au fonctionnement de SOLIHA ?

Je suis la courroie de transmission pour SOLIHA. En effet, je suis l’interlocutrice privilégiée pour :

• Le bénéficiaire, que ce soit une personne âgée ou en situation de handicap ;
• Les partenaires, que ce soit le PRIF, pour les « ateliers bien chez soi », un bailleur qui va solliciter SOLIHA pour une intervention dans plusieurs de ses logements, un travailler social pour les mêmes raisons, etc.
• Mes collègues en interne, je fais le lien tout au long du projet avec : un technicien habitat qui peut venir avec moi en visite puis avec un conseiller habitat qui va accompagner le ménage pour optimiser son plan de financement en mobilisant les principales aides : Agence nationale de l’habitat (Anah), Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et la Mairie de Paris (mon secteur s’étend sur tout le 75).

Quel a été votre parcours en tant qu’ergothérapeute ?

Je travaille depuis 27 ans en tant qu’ergothérapeute. Mon parcours professionnel est à la fois rééducatif et réadaptatif. J’avais déjà mis un premier pied chez SOLIHA Yvelines Essonne mais en tant qu’ergothérapeute libérale. C’était alors le bénéficiaire ou un partenaire, le plus souvent la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) qui faisait appel à moi pour faire des visites communes avec un technicien. Mais mon parcours est très complet :

• Accompagnement des personnes âgées en EHPAD, dans un réseau de santé gérontologique et dans un hôpital gériatrique ;
• Accompagnement de personnes en souffrance psychique dans une clinique psychiatrique et dans un foyer d’accueil médicalisé (FAM) ;
• Accompagnement d’enfants qui ont des troubles de l’apprentissage dans le cadre libéral ;
• Accompagnement au sein d’un Services d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) et dans un Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés (SAMSAH) avec APF France handicap Essonne et dans le cadre libéral.

Selon vous, quelles sont les compétences nécessaires pour mener à bien les missions associées à votre poste ?

Beaucoup d’atouts sont nécessaires, mais si je devais n’en citer qu’une seule, ce sera l’importance d’avoir une vision analytique la plus exhaustive et globale du logement pour pouvoir ensuite, être la plus pertinente dans sa préconisation.

Mais l’on pourrait aussi dire qu’il faut : savoir travailler en équipe, avoir le sens de l’organisation, une adaptabilité importante face aux différentes missions, connaître l’adaptation du logement avec les différents cahiers des charges possibles suivant l’environnement des bénéficiaires, avoir des relations de confiance avec les partenaires que ce soit les artisans, les bailleurs et les différentes instances qui aident à l’avancement de chaque dossier.

Quelle est la chose réalisée au sein de votre parcours chez SOLIHA dont vous êtes la plus fière ?

Offrir la possibilité aux personnes que j’accompagne de pouvoir rester plus longtemps chez elle, dans un logement confortable, adapté et sécurisé.

Comme je le dis dans les « ateliers bien chez soi », les chutes sont la première cause d’internalisation en EHPAD, donc aménager et adapter son logement est une bonne façon de rester plus longtemps à domicile. En effet, 80% des Français déclarent vouloir vieillir chez eux, et quatre motivations sont généralement recensées : ​
– Liberté : parce qu’on y est libre de faire ce que l’on veut​ ;
– Confort : parce qu’on y éprouve un confort patiemment construit au fil des ans ​;
– Bien-être : parce qu’on y éprouve un bien-être sans équivalent ;
– Prise de risque: parce qu’on peut y prendre des risques avec le sentiment de ne pas se mettre en danger. ​

Pour vous, c’est quoi être « Solidaires pour l’habitat » ?

Pour moi, être solidaire pour l’habitat, c’est permettre à chaque citoyen d’avoir un habitat adapté, digne.

Pourquoi aimez-vous travailler chez SOLIHA ?

​Avant tout pour la richesse des missions : que ce soit les visites à domicile, le lien que je tisse avec les partenaires, l’animation des ateliers pour le PRIF sur la prévention et le maintien à domicile, la présence sur les forums des seniors, le suivi des dossiers (lien avec les financeurs, les artisans, etc.).

L’entente et la bienveillance avec mes collègues au sein de SOLIHA Grand Paris est aussi un avantage non négligeable au quotidien.

On vous écoute, une anecdote ?

Ce n’est pas une anecdote mais plutôt un moment particulier. Celui qui arrive presque après chaque fin de chantier quand, le bénéficiaire me remercie chaleureusement pour les travaux ou pour l’écoute, la considération ou tout simplement pour le temps qu’on a pu lui accorder.