#NousSommesSOLIHA – Lucas Munoz, Conseiller France Rénov’

Vidéo de l’interview de Lucas Munoz, Conseiller France Rénov’ chez SOLIHA

Dans cette vidéo, Lucas nous parle de son métier, son parcours, ses projets, ce qui l’anime au quotidien et ce qu’est pour lui, être « solidaire pour l’habitat ».

En quoi consiste le métier de Conseiller France Rénov’ ?

Dans le cadre du programme « Service d’accompagnement à la rénovation énergétique » (SARE local) porté et financé par la Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées et la Région Nouvelle Aquitaine, je travaille pour l’espace France Rénov’. SOLIHA Pyrénées Béarn-Bigorre ayant la gestion de ce service public sur le territoire, je suis donc un des quatre Conseiller France Rénov’ de la structure.

Mon métier est d’accompagner les ménages dans leur projet de rénovation, autant sur l’aspect technique que financier. Mon domaine de prédilection étant la thermique du bâtiment, pour chaque personne que j’accompagne, j’essaie de consacrer le temps qu’il faut pour que chaque particulier puisse prendre en main son projet de rénovation, comprendre les tenants et aboutissants de chaque choix qu’il ferait sur le court, moyen, et long terme.

Les accompagnements et conseils prodigués peuvent se présenter sous trois axes :

1. le premier est un conseil simple, que ce soit un avis sur devis, une aide au choix du moyen de chauffage, de type de matériau isolant, ou une simple sensibilisation aux économies d’énergie,
2. le deuxième axe est un conseil plus approfondi, dès qu’il y a plusieurs aspects à prendre en compte, de type isolation et ventilation par exemple, je vais rédiger un compte rendu clair sur le phasage de certains travaux,
3. après ces deux premières étapes, si je m’aperçois qu’il s’agit d’un projet plus complet, plus complexe, je me déplace pour faire une visite sur site qui me servira à proposer une étude poussée, et chiffrée au ménage, en complément du conseil que je peux faire en amont. M’attachant toujours en premier à la pertinence des travaux, nous n’avons  à rien à vendre, mais plutôt comme dit précédemment on accompagne la famille dans sa décision. Je fais part de mes avis et de mes orientations afin de dissiper le brouillard engendré par toutes les communications commerciales nationales et locales, qui peuvent avoir un impact négatif sur le véritable message : l’importance de la rénovation globale et performante.

On a rien à vendre, on accompagne.

Un autre axe de ce travail porte sur l’information des aides financières qui demande une veille constante. Le fait d’appartenir à un réseau national, qui regroupe 145 associations SOLIHA en France, reste très utile en cela pour avoir des informations claires en amont.

Et pour finir, mon métier consiste également à animer des stands, des salons et des réunions (à destination du grand public ou des professionnels de l’habitat comme les artisans, les syndicats de copropriété, etc.) afin de les sensibiliser aux enjeux de la rénovation énergétique performante et au rôle du service public de la rénovation.

A quoi ressemble la journée type d’un Conseiller France Rénov’ SOLIHA ?

Mes journées sont plutôt variées, et oscillent entre les mails, les coups de téléphone sur les projets que j’accompagne, les rendez-vous directement à l’agence, mais aussi les visites à domicile. Je dirais que le fil conducteur ça reste le contact avec les particuliers tout au long de la journée.

Quel est votre parcours ?

J’ai fait un parcours plutôt technique avec un bac électrotechnique, un BTS puis une Licence professionnelle en développement des énergies renouvelables, où j’ai pu développer tout l’aspect de maîtrise dans la demande en énergie.

Pourquoi appréciez-vous travailler chez SOLIHA ?

Pour les valeurs et les missions, ne rien avoir à « vendre » me convient. La diversité des métiers au sein de la même structure, car je sais que si mes besoins évoluent, je n’aurais pas forcément besoin d’aller voir ailleurs : le Mouvement SOLIHA et ses 145 associations pourront me proposer quelque chose à la hauteur de certaines ambitions.

Par ailleurs, la grande autonomie, qui peut être spécifique à mon service, mais aussi le fait d’être au croisement entre les souhaits des collectivités pour la rénovation énergétique de leur parc de logement et les souhaits des particuliers pour concrétiser leurs travaux.

On est un apporteur de solutions que ce soit pour les territoires où concrètement pour les habitants.

Enfin, ce qui m’intéresse c’est de travailler sur des solutions de manière complètement désintéressé financièrement. De l’accompagnement du ménage à la réalité des travaux. Comprendre ce qu’ils sont prêts à faire, leur ressenti, leur projet de travaux, c’est tout cela qui m’anime.

Un projet phare pour 2022 ?

Pour le coup, les 3 ans passés ici m’ont permis d’accomplir beaucoup d’objectifs que je m’étais fixé, comme : animer des dispositifs hors de ma zone de confort (par exemple animer des ateliers sur l’énergie auprès de détenus de la prison de Pau, ou bien aimer des formations liées à l’éco-responsabilité auprès de plus de 150 agents des collectivités environnantes).

Pour cette année, mon objectif n’est pas personnel, j’aimerais pérenniser mon service, car c’est la première fois depuis 2001 que nous sommes 4 Conseiller France Rénov’. C’est l’occasion de faire valoir ce qui a pu être appris et transmis depuis 21 ans à travers chaque conseiller et conseillère passés par ce service (qui pour beaucoup ont évolué et intégré d’autres services SOLIHA par la suite).

C’est quelque chose d’important pour moi, je vois SOLIHA comme un organe de développement des territoires, avec une capacité d’adaptation incroyable (chaque année on s’adapte a de nouveaux dispositifs). Aujourd’hui les Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) nous font confiance et on travaille correctement grâce à leurs concours. Ce qu’il manque désormais, ce sont  ce sont des financements nationaux plus pérennes (aujourd’hui sur un an). Des financements pluriannuels permettraient de consolider l’équipe par exemple. Je suis persuadé qu’on va faire du bon boulot cette année, et qu’on prouvera une fois de plus notre capacité à travailler aux services des ménages les plus en difficultés.

Une anecdote pour finir ?

Une fois en visite à domicile, j’ai voulu vérifier les combles. La personne me sort une petite échelle de 1m40, la trappe pour y accéder était fixée à un faux plafond. Je lève les bras et m’agrippe aux entraits juste au-dessus, c’est bon j’arrive à passer. Pour descendre, je m’agrippe à chaque entrait de chaque côté de la trappe et je me retrouve comme un comme un gymnaste à une épreuve olympique des anneaux, et l’échelle à plus d’un mètre sous mes pieds. Je glisse, je me retiens à la trappe et j’arrache le faux plafond. Du travail d’artiste. De retour au bureau, ma direction me tape sur l’épaule en me disant que l’essentiel, c’est de pas m’être blessé. Ils ont évidemment remboursé le Monsieur sans problème.

Pour vous, c’est quoi être solidaire pour l’habitat ?

C’est traiter avant tout de l’humain avec équité et bienveillance. Même si c’est pour quelques minutes, je pense qu’il faut avant tout s’adapter au référentiel de chaque ménage (ce qu’il considère comme confortable, ses idées, etc.). En partant de ça, je pense que les préconisations et l’accompagnement que l’on peut proposer seront parfaitement adaptés. C’est en ça que je retrouve un certain degré de solidarité, en notre capacité à l’empathie professionnelle.  Tout le monde n’a pas le même degré d’information, de compétences et le but, c’est de créer un socle commun, que les ménages comprennent ce qu’il va se passer en terme de rénovation énergétique, pour que nous ayons tous et toutes une culture collective de l’énergie.