Réouverture de MaPrimeRénov’, les annonces en trompe-l’œil du gouvernement

Le Mouvement SOLIHA pourrait se réjouir, dans le cadre budgétaire contraint que nous connaissons, que les ménages les plus modestes apparaissent comme une priorité dans le cadre des ajustements du dispositif MaPrimeRénov’, en accord avec le projet associatif de notre Mouvement.

Toutefois, les annonces du gouvernement font peser de nombreux risques sur la réussite de la politique publique de rénovation des logements, la concrétisation des projets de rénovation des ménages les plus fragiles et la pérennité économique des acteurs de confiance contributeurs de ce service public.

• Des impacts sociaux négatifs pour les ménages les plus modestes :
  • La baisse des plafonds de subvention et la suppression du bonus “sortie de passoires” menacent la concrétisation des projets ambitieux de rénovation des ménages très modestes, qui verront le montant de travaux restant à leur charge augmenter de manière souvent rédhibitoire.
  • Les ménages modestes sont exclus de la réouverture des aides fin septembre. Leur réintégration au dispositif est nécessaire pour proposer des solutions à ces ménages confrontés à des problématiques de mal logement.
• Des impacts écologiques négatifs en raréfiant les financements dédiés aux rénovations énergétiques performantes pour tous. Avec ces décisions, l’Etat abandonne l’objectif de massification de la rénovation énergétique acté par la réforme de 2024. Dans un contexte budgétaire contraint, il aurait été préférable de privilégier les rénovations performantes au profit des rénovations par geste.
• Des impacts économiques à « très hauts risques » pour les acteurs de confiance que nous sommes, parties prenantes du service public de la rénovation de l’habitat. Les accompagnateurs de confiance comme SOLIHA, les collectivités ou les entreprises de travaux, partenaires de la massification de la rénovation énergétique partout sur le territoire sont largement fragilisés par ces annonces gouvernementales. Le modèle économique de toute une filière se trouve mis en cause, menaçant directement des emplois et des compétences nécessaires pour une transition écologique juste.

Enfin, ces nouvelles annonces viennent encore une fois entamer la confiance des ménages envers une politique publique pourtant primordiale. L’année 2025 avait pourtant démontrer le besoin auquel MaPrimeRénov’ doit répondre, avec une demande inédite tout au long du premier semestre.