Pour un plan de transformation durable et solidaire du parc de logements

La crise sanitaire que nous traversons agit comme un révélateur de la crise du logement

Certains ménages s’entassent dans des logements exigus faute de logements à loyer abordable dans les zones tendues. Certains ménages vivent dans les logements insalubres, ce qui pose des problèmes de sécurité et présente un vrai danger pour leur santé. Pour les habitants et résidents qui vivent dans des structures collectives (centres d’hébergement, pensions de familles, résidences sociales et universitaires sans parler des EHPAD), toutes les conditions sont réunies pour en faire des cluster covid-19. Il en va de même pour les populations qui vivent dans des bidonvilles ou des squats, en particulier, dans les Outre-mer. Quant aux sans domicile fixe, ils se trouvent dans une situation aggravée, avec plus de difficulté pour se nourrir, se doucher et accéder aux soins. Enfin, la crise que nous traversons va se traduire par une réduction du pouvoir d’achat de nombreux ménages, voire par la perte d’emploi de beaucoup d’entre eux. Les impayés de loyers vont augmenter, les menaces d’expulsion se multiplier.

 

Cette crise sanitaire va impacter l’économie française, pourquoi ne pas faire du logement un levier de relance ?

De fait, le secteur du logement est un puissant moteur de relance économique. Les dépenses totales qui lui sont liées pèsent 21,9 % du produit intérieur brut. Le gouvernement a fait le parallèle avec la crise de 1929. Dès lors, pourquoi ne pas convoquer le « New deal » qui s’est traduit par des actions sociales d’urgence, de grands investissements, notamment, la construction de logements ou encore l’embauche de jeunes dans des travaux d’utilité publique ?

 

Cette crise sanitaire commande, pour le jour d’après, l’éradication des logements énergivores

Un plan de relance massif du logement ne peut pas se concevoir aujourd’hui sans une élimination ambitieuse des logements énergivores. Il y a, là, aussi, un facteur de justice sociale car ce sont les plus démunis qui habitent les logements les plus énergivores.

 

SOLIHA, Solidaires pour l’habitat, propose un ensemble d’actions de transformation et d’urgence

  • Généraliser le dispositif « Logement d’abord » à l’ensemble des intercommunalités et changer de braquet en produisant plus de logements très sociaux et en mobilisant, à grande échelle, le parc privé à des fins sociales, notamment en triplant, l’offre en intermédiation locative en 5 ans (soit passer à un parc de 200.000 logements),
  • Systématiser le dispositif « Un chez-soi d’abord » de façon à ce que plus personne ne soit à la rue,
  • Bâtir un plan de relance sur 10 ans pour en finir avec trois fléaux :
  • Les 3,2 millions de logements énergivores, en finançant à 100 % les projets de rénovation énergétique des ménages très modestes et en les accompagnant de A à Z pour assurer la meilleure performance énergétique des travaux entrepris,
  • Les 600.000 logements insalubres, tant en milieu urbain que rural,
  • Les bidonvilles, en particulier, dans les Outre-mer où 300.000 personnes sont aujourd’hui confinées.
  • Et immédiatement, considérer les travailleurs sociaux intervenant auprès des publics comme personnel prioritaire à l’attribution de matériels de protection sanitaire et abonder les fonds de solidarité logement pour soutenir les publics les plus fragiles.

Cette crise sanitaire rappelle cruellement l’inégalité des français face à leur condition de logement.  Raison de plus pour réaffirmer que la question du logement est d’abord une question politique. Le logement est un droit fondamental pour avoir une intimité, une adresse, prendre pied dans la société et pouvoir se projeter dans l’avenir.

Contact :

  • Michel Pelenc, Directeur général de la Fédération SOLIHA
  • Naziha Nhari, Coordinatrice communication à la Fédération SOLIHA – n.nhari@soliha.fr /  Tel :  06 38 38 37 73
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