Risques naturels, technologiques et industriels : SOLIHA au rendez-vous !

Face aux défis des risques naturels, technologiques ou industriels, SOLIHA est aux côtés des pouvoirs publics, des collectivités locales et des ménages sinistrés pour agir et prévenir.

La récente catastrophe dans les Alpes-Maritimes qui a inondé plusieurs villages de la vallée de la Vésubie rappelle une autre catastrophe naturelle survenue il y a près d’un an. Le 11 novembre 2019, un séisme de forte magnitude a touché le Sud-Ardèche et ravagé la petite commune du Teil et les communes voisines. 900 logements et bâtiments ont été détruits ou rendus inhabitables. 1 100 personnes, soit 480 ménages, ont trouvé un abri temporaire grâce à la mobilisation des différents hébergeurs (bailleurs sociaux, gîtes, hôtels, campings, etc.), des services de l’État, du Département et des collectivités et de l’entraide. Une centaine de ménages restaient en attente de relogement.

Très vite, sous l’impulsion de la préfecture, SOLIHA Ardèche et SOLIHA Drôme se sont mobilisés, en partenariat avec l’ANEF Vallée du Rhône et l’ADIL 26. Une Maitrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) relogement et accompagnement des ménages sinistrés de l’Ardèche a été engagée, animée par les deux partenaires. Son objectif était de proposer un accompagnement des familles à court, moyen et long termes permettant la construction d’un projet logement compatible avec la situation sociale et familiale de chaque famille.

En lien avec les collectivités, les besoins quantitatifs et qualitatifs des ménages sinistrés ont été identifiés. Afin d’accueillir et d’informer les familles sinistrées, et de faciliter l’écoute et les échanges, des permanences ont été organisées dans un local dédié sur la commune du Teil. Une équipe de 5 personnes, mobilisant des compétences sociale, administrative, technique, juridique, immobilière et de coordination a été mise en place. Son objectif était de permettre le relogement ou l’hébergement des ménages dans les meilleures conditions. Un important travail partenarial a permis de mobiliser des bailleurs sociaux et privés, des agences immobilières et une résidence sociale gérée par SOLIHA Drôme. Un éventail de solutions publiques et privées adaptées a ainsi pu être proposé, permettant de passer d’une phase d’hébergement et d’entraide à un logement autonome provisoire puis à un logement pérenne. Un appui a été apporté à la commune du Teil, qui compte un taux de pauvreté de près de 23%, pour l’instruction des dossiers du fonds d’aide au relogement d’urgence (FARU).

SOLIHA Ardèche SOLIHA Drôme photo Teil

Une assistance administrative a également été rapidement mise en place et une aide juridique, avec un numéro spécial a permis à une quinzaine de ménages d’être accompagnés dans leur dossier de suspension de crédit et démarches auprès du tribunal, pour les dossiers de prise en charge par les assurances ou le passage des experts, les relances ou les conseils sur les procédures, etc.

La dimension psychologique de l’accompagnement a été très importante, notamment pour les ménages qui ne pourraient revenir à leur domicile. Ils ont été accompagnés pour intégrer et s’approprier la remise en cause de leur patrimoine, de leur cadre de vie ou de leurs habitudes et faire face à des choix difficiles concernant le logement. La construction d’un projet logement dans le « deuil » d’une vie passée et dans l’acceptation d’un nouveau projet de vie, est essentielle.

Malgré la phase de confinement, qui a bousculé le calendrier, au 14 Octobre date de la fin du dispositif MOUS, l’action inter-associative développée dans le cadre de la MOUS a permis l’accompagnement et le relogement de 176 ménages, soit plus de 268 personnes, dont 106 enfants :

  • 26 % des ménages ont pu retourner dans leur habitation,
  • 28% ont été relogés dans le parc public
  • et 46% dans le parc privé.

Pour les ménages les plus en difficultés, une fois relogés, SOLIHA a passé le relais aux services sociaux du territoire de droit commun pour une insertion logement durable et réussie.

Le premier bilan de cette opération a montré la difficulté à toucher l’ensemble des ménages concernés. La levée des arrêtés de péril a permis à des ménages de retourner chez eux malgré les travaux de réhabilitation à engager ; d’autres ont été relogés par des proches et ont souhaité y rester pour le moment ; enfin certains ne se sont pas sentis prioritaires et se sont débrouillés seuls, sans faire appel à ce service de relogement.

Ce bilan a également permis aux services de l’Etat, à la commune et aux autres acteurs concernés de réfléchir à une organisation « post-Mous » afin d’intégrer plusieurs problématiques, tels la décompensation et les problématiques psychiques, le relogement temporaire de ménages retournés au domicile durant les travaux de réhabilitation, la prise en charge des personnes restées dans des situations de relogement dégradés. Dans les semaines à venir, une permanence « cellule habitat » devrait être proposée, composée d’un adule relais, un travailleur social et un psychologue.

Ces dernières années, en métropole et en Outre-Mer, le changement climatique, l’étalement urbain et l’utilisation de technologie dangereuses pour l’environnement posent de réels défis aux pouvoirs publics nationaux et locaux. Tempête Xinthia en Vendée, explosion de l’usine d’AZF à Toulouse, inondations dans le Var, à Nîmes, dans l’Hérault, dans l’Aude ou plus récemment dans les Alpes Maritimes, etc.

Le Mouvement est également fortement mobilisé depuis le début des années 2010 dans les différents dispositifs de prévention : Plans de prévention des risques technologiques (PPRT), Plans de prévention des risques inondations (PPRI) ou les Plans d’action et de prévention des inondations (PAPI). Pour rappel, SOLIHA a été associé à l’expérimentation de 4 des 6 premiers Programmes d’accompagnement des risques industriels – qui concernent l’habitat dans le périmètre des PPRT lancés par la DGPR (Bassens en Gironde, Lanester dans le Morbihan, Jarrie en Isère et Donges en Loire Atlantique).

Ces expériences relatives à la gestion ou la prévention des risques ont contribué à l’évolution et l’adaptation des méthodes de travail SOLIHA. Elles ont été l’occasion d’innovation, tant sur les méthodes d’accompagnement des ménages que sur le plan technique. Sur les territoires, en lien avec les collectivités, le spectre des interventions SOLIHA a été redéfini en fonction des besoins qui ont émergés. La capitalisation de ces expériences au niveau national a permis de déployer des modules de formation et d’approfondir les réponses techniques et d’accompagnement. La mutualisation des expertises et des compétences à l’échelle nationale est une des forces du Mouvement SOLIHA.

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