#SOLIHAinnove avec un projet dans le Talus de Majicavo

Repéré par le SOLIHA Lab, ce projet a fait l’objet d’une exposition lors de l’Assemblée générale de la Fédération SOLIHA le 22 juin dernier à Paris.

LA SOLUTION MISE EN OEUVRE :

Le projet a démarré en janvier 2019, il visait la démolition du bidonville (46 constructions dont 39 sont déclarées insalubres irrémédiables) et la reconstruction sur les parties les moins exposées aux risques, de logements simplifiés. Ces derniers doivent permettre le retour des populations d’origine sur site, avec tous les atouts que cela présente : préservation des liens sociaux, réemploi du foncier, requalification du site, etc.

L’opération « Le Talus de Majicavo » s’est déroulée en 2 phases :

  • Phase 1 : avec la livraison des 13 premiers logements en juin 2021,
  • Phase 2 : avec la livraison des 17 autres logements en décembre 2022.

Afin de construire vite et à moindre coût, la collectivité prévoyait de livrer les maisons brutes, et de confier l’aménagement intérieur et extérieur à SOLIHA, en charge par ailleurs de la gestion locative et de l’accompagnement social des familles. Les aménagements sont réalisés avec la participation des habitants. Plus largement, le chantier est pensé comme un lieu d’apprentissage et de formation : apprentissage du maniement et de la mise en œuvre de la BTC (brique de terre crue compressée) et d’un système constructif modulaire. Dans une logique de circuit court, Harappa, MOE (Maîtrise d’œuvre), a fait appel à des entreprises locales.

Le projet du Talus Majicavo a ainsi pu servir de préfiguration au nouveau produit du LLTSA (équivalent du PLAI-A* métropolitain), dont l’expérimentation a été lancée par le Ministère des Outre-mer en Guyane et à Mayotte jusqu’en 2026. Ayant vocation à répondre à l’urgence de relogement des ménages vivant actuellement dans les bidonvilles et disposant de très faibles ressources, le LLTSA permet le financement d’un logement locatif très social (100 % de financements jusqu’à 90 000 euros) à bas niveau de quittance avec la mise en place d’une gestion locative renforcée (dont l’enveloppe automatique est de 8 000 euros) pour des locataires n’ayant pas accès au parc social classique.

Le besoin identifié :

A Mayotte, l’habitat en tôle représente 38% du parc soit près de 24 000 logements de fortune (INSEE 2017) et l’utilisation classique de tous les leviers institutionnels se heurte à l’urgence de l’action. Pour une résorption durable des bidonvilles, il est donc nécessaire de faire évoluer le cadre d’action, en dépassant l’approche centrée sur des « décasements » afin de privilégier une intervention publique plus large, depuis le traitement du bidonville jusqu’à la construction sur site de nouvelles formes d’habitat. L’enjeu réside dans la construction d’une méthodologie efficiente et reproductive, alors même que sur le terrain, les habitations et les situations sociales sont éminemment singulières. Les habitations précaires adoptent des modes constructifs dangereux : absence de fondation, terrassement sommaire sans soutènement, matériaux légers de mauvaise qualité sur des fortes pentes (60%) avec une absence totale de gestion des eaux et des déchets.

  • SOLIHA Mayotte : Anazade AMDJAD, Directrice – a.amdjad@soliha.fr
  • Fédération SOLIHA : Frédérique DEBRUILLE, SOLIHA LAB – Innovation, financements et développement - M. 07 76 54 13 61 – f.debruille.lnct@soliha.fr

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